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Les 47 Ronins
Statue d'Asano
AKO GISHI L’histoire des 47 Rônins, «des faits réels» qui s’inscrit au sein de la culture japonaise comme l’un des contes les plus éloquents en matière de code d’honneur. Ce récit populaire, est l’illustration saisissante d’une coutume morale, celle du seppuku. L’époque Edo, qui dure de 1603 à 1868, est régie par une dynastie de 15 shôguns issus de la famille TOKUGAWA. Le code d’honneur des samouraïs "Bushido"; littérairement, la "voie du soldat" dicte des règles précises, parmi lesquelles le mépris de la mort ou le contrôle de soi. C’est également l’époque où le seppuku, suicide rituel, est plus que jamais ancré dans les mœurs. C’est dans ce contexte particulier que va se dérouler la sanglante histoire des 47 rônins Âgé de 15 à 77 ans.
Entrée du temple SENGAKUJI
En 1680, TOKUGAWA Tsunayoshi devient le cinquième shôgun de sa dynastie. Son autorité dépasse celle de l’empereur (à l’époque, HIGASHIYAMA). Son quartier général se situe à Edo (aujourd’hui Tokyo). L’empereur, siège à Kyoto (ex capitale du Japon). Il entre en relation avec KIRA TOKUGAWA par l’intermédiaire d’ambassadeurs qu’il envoie spécialement à Edo. Ces émissaires sont des hommes importants. Ils sont en charge de transmettre les vœux de l’empereur au Shôgun. C’est pourquoi une réception spéciale est organisée pour les accueillir comme il se doit. Les préparatifs sont confiés à un jeune seigneur, ASANO TAKUMINOKAMI NAGANORI (1667-1701). Ce dernier, faisant part de son inexpérience, est finalement orienté vers le maître de cérémonie du Shôgun, KIRA KOZUKENOSUKE YOSHINAKA YOSHINAKA. Ce dernier, en échange de son aide, exige une offrande des mains d’ASANO. Telle est la coutume; et les services du vieillard, un homme caractériel et véreux, ne sont pas gratuits. Mais ASANO, ignorant cet usage, il refuse d’accomplir ce geste, en raison d’une forme de corruption, Kira refuse alors de lui apporter son soutien. Vient le jour de la rencontre avec les ambassadeurs, ASANO, ignorant tout du protocole, demande en désespoir de cause conseil auprès de KIRA, Le vieux maître de cérémonie ne daigne pas l’aider. Pire, il l’humilie publiquement, le traitant comme un irresponsable. Le jeune seigneur commet alors une première erreur: il dégaine son sabre. Le vieillard appelle à l’aide et reçoit un coup qui le blesse jusqu’au sang. L’accident est évidemment vite rapporté à TOKUGAWA. ASANO vient de commettre le double impair de retirer son arme et d’en faire usage au sein du palais du Shôgun. La sentence est rapidement prononcée. Pour la gravité de ses actes, ASANO doit se faire seppuku. Les terres qu’il possède sont saisies par les autorités. Pour les soldats qu’il commandait, deux solution se présentent: suivre leur maître dans la mort, c'est-à-dire pratiquer le junshi, ou rester en vie et subir les railleries du peuple, leur reprochant leur manque de courage. Cour intérieur du temple SENGAKUJI
L’affiche des 47 Rônins de MIZOGUCHI Kenji Parmi les 300 vassaux d’ASANO, 47 choisissent cette dernière solution: ils seront désormais des rônins, c'est-à-dire des samouraïs sans maître et sans ressources, animés par la ferme et secrète intention de venger leur maître. Ainsi, pendant près de deux ans, les guerriers font mine de mener une existence normale, endurant les insultes et les railleries. Pourtant, durant ces longs mois, les rônins mettent secrètement au point l’attaque qui leur permettra de prendre leur revanche sur KIRA - ce que l'on appelle le gishi, le devoir de vengeance. Dans la nuit du 14 décembre 1702, alors que tout le monde les a oubliés, ils surgissent devant la maison du vieil homme. Ils passent à l’attaque et se livrent à un véritable massacre, exécutant sans retenue les employés et les soldats qu’ils rencontrent. Ils mettent finalement la main sur Kira, caché sous une pile de linge sale. Ils lui accordent le droit à une mort digne, en se faisant seppuku. Il vient à peine d'exprimer son refus lorsque OISHI, le chef des rônins lui tranche la tête. Un sort réservé aux hommes de petite envergure.
Tombe d'Asano
Les 46 rônins ayant survécu à l’assaut se rendent ensuite sur la tombe de leur maître et y déposent la tête de KIRA; puis ils se constituent prisonniers auprès des autorités. Leur geste est bientôt salué par la population et par le Shôgun Lui même. Le Conseil qui les juge doit réfléchir à une punition adéquate, car ils doivent à la fois se prononcer sur un acte de bravoure et sur un crime qu’il ne faut pas laisser impuni, ne serait-ce que pour donner l’exemple. Le jugement est rendu le 1er février 1703: en tant que samouraïs, ils doivent subir une mort digne, à l’image de leur conduite. Ils reçoivent ainsi l’ordre de se faire seppuku. Ils acceptent le châtiment et ils se donnent la mort le 4 février. La cérémonie se déroule dans la dignité. Préparés depuis l’enfance à accomplir ce geste, les rônins, sont célébrés par le peuple qui leur offre une sépulture spéciale. Seul le plus jeune d’entre eux, âgé de 15 ans, est épargné. Il honorera la mémoire de ses camarades jusqu’à sa mort, à 81 ans.
Les tombes des 47 ronins de 15 a 77ans
Aujourd’hui encore, la mort des 47 rônins est commémorée tous les 14 décembre a Tokyo ou se déroule une parade qui mène jusqu’au temple SENGAKUJI, où sont enterrés les samouraïs.
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